L'hébreu n'est pas une langue sainte !

Publié le par Arié

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L'hébreu, langue sainte ou langue qui traite de la sainteté ?





Vous vous interrogez dans doute sur ma manie de chercher de l’hébreu un peu partout, même là ou à priori il n’y en a pas. Je vous dois quelques explications
 
L’hébreu est qualifié de "Lachon Hakodech", qui est généralement traduit par "langue sainte". Or rien n’est plus faux. "Langue sainte" se dirait en hébreu "lachon kadoch".  Lachon Hakodech signifie la langue qui traite du kodech. La question qui se pose alors est : qu’ est ce le kodech et pourquoi faut-il une langue pour en parler ? Et ,question subsidiaire, si l’hébreu est la langue qui traite du kodech, cela signifie t-il que les autres langue ne sont pas en  mesure d’en parler, ou imparfaitement ?
 
Traduisons provisoirement kodech par « choses saintes ». Je n’aime pas trop, mais c’est ce que j’ai trouvé de mieux.  Or, qu’est ce qui est saint et qu’est ce qui ne l’est pas ? Le Temple et ce qui s’y rattache  est kadoch, les mots de la prières sont kadoch, Hakadoch Baroukh Hou, le Saint Béni Soit-Il  est kadoch  mais il n’y a pas, à ma connaissance, de liste exhaustive.  Donc chacun est libre de décider de ce qui est kadoch et de ce qui ne l’est pas. A l’extrême je connais des juifs qui ne prononcent jamais le mot "Shalom"  parce que c’est un qualificatif divin. Dans bien des yeshivot, on n’enseigne le Talmud qu’en yiddish car c’est une langue de transmission,  l’hébreu étant  réservé aux seules citations. J’ai quelques amis marocains qui ont bataillé dur pour assimiler le yiddish et ainsi  pouvoir étudier dans des Yeshivot prestigieuses. Et pendant ce temps la, l’hébreu, la langue qui traite des choses saintes, s’est infiltrée un peu partout, pratiquement à notre insu.  Votre l’article "quelle langue parlaient le habitants de la Tour de Babel ?"
 
Donc on pourrait dire qu’il y a des étincelles de Kedoucha, de sainteté, dans à peu près tout, même dans un nom ou un prénom non juif, une plante, un minéral….. Mais il faut pouvoir en extraire la partie kadoch, et en hébreu, s’il vous plait ! A ce stade, on devrait pouvoir améliorer  la définition de "lachon hakodech" en disant que c’est la langue qui traite de la sainteté qu’ il y a dans les choses ou dans les mots, quels qu’ ils soient, et quelle qu'en soit la langue.
 
Si on veut exprimer de la sainteté, il y a une langue pour le faire. Les autres langues sont faites pour le ‘Hol, disons le profane. Ce qui n’a rien de déshonorant. C’est pour cela que de tous temps - sauf de nos jours malheureusement - les juifs devaient pratiquer au moins deux langues : le lachon hakodech pour parler précisément du Kodech et une ou plusieurs langues ’Hol pour parler de choses et d’autres. L'Eglise ne s'y est pas trompée; de tous temps, les érudits catholiques lisaient et parlaient l'hébreu.
 
Cela signifie aussi, que s’il est possible de pénétrer dans un texte hébraïque à travers une traduction, il est difficile, sinon impossible, de s’en pénétrer, en le lisant dans une autre langue que l’hébreu. 

Pour ma part je continue à fouiller dans le profane pour y chercher quelques perles hébraïques ou des étincelles de sainteté. Au choix !
 
 
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J
Nous pouvons "monter" chaque chose en kedoucha. Par exemple, un simple verre peut servir pour le Kiddouch, donc il aura un rôle plus important. C'est de même pour toute chose. La table sur laquelle nous mangeons, elle devient kedoucha si nous parlons pendant le repas de choses saintes... etc... <br /> <br /> Je pense que même en nous, il existe une certaine kédoucha ; L'âme. <br /> Elle est en nous, elle est cachée. <br /> Si chacun de nous pouvait apercevoir l'âme de la personne qui nous fait face, nous aurions un comportement différents vis à vis de notre prochain. Non pas qu'on l'aimera plus, mais nous l'accepterons mieux. <br /> <br /> ---<br /> <br /> Il y a du bon en tout, même dans du profane, et si on peut s'en servir pour s'élever dans la Thora, ben pourquoi pas !
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O
En tout état de cause, ce n'est donc pas nous qui décidons de ce qui est Kadoch.Nous devons oeuvrer à révéler ces étincelles qui se "cachent" partout dans le monde matériel, c'est à dire nous comporter conformément à la Torah de Moché, et faire de ce monde une demeure où peut résider D.ieu, et ce à notre niveau, autour de nous, dans nos actes.Malgré tout, il me semble que la Torah définit la sainteté de certains lieux (le Kodech aKodachim, la terre d'Israël ou Jérusalem par exemple) ou de certains temps (les Moadim et le Chabat, notamment), et même de certaines personnes (Am Kadoch).Ceci ne vient pas contredire le fait qu'une partie de la sainteté est cachée et éparpillée dans le monde et qu'il nous incombe de la révéler.Amitiés
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A
Réponse à OfekLe pur et l'impur sont du domaine de la Halakha? ce n'est pas le cas de la "Kedoucha" ,qui à mon sens, peut être interprétée dans un sens large. Nos Maîtres parlent d'étincelles de kedoucha qui peuvent se cacher dans les lieux ou chez les gens les plus imprévisibles. Arié
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O
" Dans bien des yeshivot, on n’enseigne le Talmud qu’en yiddish car c’est une langue de transmission..."A ma connaissance, on enseigne en yiddish dans ces yeshivot car les enseignements dispensé émanent de Maitres qui eux-même parlaient et étudiaient en yiddish et que leurs disciples, en maintenant cette pratique matérialisent leur attachement à leurs Maitres respectifs.
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A
Alors il faudrait que les juifs marocains par exemple qui ont étudié en Yidish continuent à le faire en Yidish. D'ailleurs j'en connais certains qui le font en partie. Trop c'est trop.Arié
O
" Donc chacun est libre de décider de ce qui est kadoch et de ce qui ne l’est pas."La Torah ne prévoit-elle pas à de nombreuse reprises ce qui est saint et ce qui ne l'est pas, également ce qui est pur de ce qui est impur ?Le Rambam, entre autres, développe largement ces notions très complexes.Je ne suis pas certain que l'homme soit apte à définir lui-même ce qui est saint de ce qui ne l'est pas.
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