LACAN ,SUITE

Publié le par Arié

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Jacques Lacan, tel Indiana Jones, part à la recherche du trésor des juifs.
 


Non, je n’ai toujours pas terminé le livre de Gérard Hadad mais cela ne m’empêche pas de vous livrer les réflexions qu’il m’inspire. N’étant pas psychanalyste,  je me fiche comme de l’an 40 des querelles qui divisent la Société des Psychanalystes, ou quel que soit son nom. Par contre, ce qui me parle c’est la fascination de Lacan pour le judaïsme, doublée d’une insupportation (oui, je sais que c’est un néologisme) des juifs.
 
Lacan, tel Indiana Jones, part à la recherche, non pas du trésor perdu des Incas, mais du judaïsme profondément enfoui par Freud - donc passible d’une névrose - et qu’il s’agit de déterrer, pour pouvoir précisément poursuivre l’œuvre de Freud-Moishele, là où Sigmund l’a laissé.

Alors forcément il lui arrive des tas d’aventures et il rencontre en chemin des aventuriers pas toujours recommandables, dont certains cabalistes allumés, qui l’envoient sur des fausses pistes. Mais Lacan est un malin: il sait d’instinct quelles sont les bons sentiers qui le conduiront à un judaïsme plus casher. Alors en pleine Occupation il parcourt Paris à la recherche d’une Bible anglaise qui, il en a l’intuition, traduit mieux l’esprit du texte hébraïque. Parce que c’est précisément ça que cherche Lacan : du judaïsme authentique et non des traductions tronquées ou une vision cahto de la Bible. Il apprend des rudiments d’hébreu, suffisants en tout cas pour se livrer à des jeux de mots hilarants mais souvent d’une grande profondeur. Il houspille ses étudiants juifs qui ne comprennent rien à l’influence du judaïsme (décidément, je déteste ce mot !) sur la psychanalyse en général et sur l’œuvre de Freud en particulier. Parce que, enfoui ou pas, l’héritage juif de Freud le juif, transpire dans ses écrits, pour celui qui en possède les codes. Vous savez, comme le Da Vinci code mais en beaucoup mieux.

Une recherche, pas cacher pour un Goy aux yeux des Goy mais surtout des Juifs : Lacan n’a qu’à rester fidèle à la mythologie grecque, à Œdipe et consorts. Là, se trouve la vérité ! Mais Lacan est un grand aventurier des temps modernes, et tel Indiana Jones il ne renonce pas dans sa quête inlassable. Et tel Spinoza (d’après lui) il se fait excommunier par ses pairs Appelons ça un ‘Hérem, c’est plus clair. 
 
FREUD-CHAPEAU.jpgQuant à Freud - j’avoue n’avoir jamais été séduit par le bonhomme - que faut-il penser de son « judaïsme » ? A mon sens pas grand-chose. C’est un peu comme si on cherchait des traces de judaïsme dans le Kapital, parce que Karl Marx était Juif et issu KARL-MARX.jpgd’une lignée de rabbins.
 
Pour celui qui connaît un peu les juifs d’Europe Orientale au début du XX e Siècle, il est clair que la fascination qu’exerce la culture occidentale rationaliste, laïque, gréco-latine, et la littérature franco-germanique sur les juifs, est telle, que l’hébraïsme est relégué aux oubliettes. Les juifs issus des pays sépharades, qui ont, peu ou prou, grandi sur les genoux d’un grand père qui, lui connaissait la Torah, ont du mal à saisir l’éloignement sidéral d’une immense partie des juifs allemands, roumains…. de la Torah, qu’ils ne connaissaient souvent qu’à travers la tradition chrétienne.
 
Freud n’échappe pas à la règle et l’acharnement de Lacan ne m’intéresse que dans la mesure où Lacan déterre non pas le trésor enfoui par Freud mais des perles issues de la tradition juive qu’il aura distribué aux autres tout au long de sa vie. 


A ce titre, Lacan l'aventurier, a droit à tout notre respect.
 
 
 
 
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