Mahomet, extrait de "Mon âme.."

Publié le par Arié


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Aujourd’hui je vous livre un extrait de mon roman. Sachant qu’il s’agit d’un roman d’espionnage, un "triller" comme on dit, je ne vais pas divulguer des éléments de l’intrigue mais un passage qui traite de Mahomet (pages 34-35),  tout ce qu'il y-a de géopoltique.

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[......Avi fut impressionné par la personnalité de Mahomet et notamment par son opportunisme politique. En l’an 600 après l’ère chrétienne, les Arabes n’avaient pas, comme les Juifs et les Chrétiens, un Code qui leur soit propre. Mahomet en perçut la nécessité, pour se démarquer aussi bien politiquement que spirituellement de ces deux entités qui avaient su créer un puissant ciment unificateur.
Politiquement, Mahomet devait se démarquer de Byzance, où dominait la religion chrétienne, et de Babylone, où les Juifs continuaient à exercer une grande influence. Spirituellement, il commença à professer une religion centrée sur la bonté et la toute puissance du Dieu Un, la nécessité pour l’homme de se montrer humble et reconnaissant envers lui, et l’obligation d’assister et de défendre les pauvres et les faibles ; ce qui était un savant mélange entre l’enseignement des Évangiles et les positions du Juif Hillel. Son opposition au polythéisme ambiant de l’époque ne rencontra pas une grande résistance ; personne n’était vraiment convaincu de l’efficience des dieux mineurs, en terre glaise. Il n’en était pas de même de ses injonctions sur l’humilité et l’entraide, qui hérissèrent au plus haut point la haute société mecquoise. Un prophète dérange, par définition, les notables riches et puissants. Jésus en fut un excellent exemple, lui qui hérissa si fort le poil des Sadducéens et des Pharisiens. La ville oasis de Médine se montra beaucoup plus réceptive à l’enseignement de Mahomet. Il fédéra les différents clans auparavant hostiles ; les Juifs de Médine, marchands et bijoutiers, étaient compris dans cet arrangement. Mahomet attacha beaucoup d’importance à l’opinion des Juifs et s’inquiéta de savoir s’ils le considéreraient comme prophète. Il se posa comme le continuateur des Prophètes bibliques et choisit en particulier Jérusalem pour être la Qibla, la direction dans laquelle on prie.
Mais ses efforts ne furent pas récompensés. Ses prêches ne séduisirent pas les Juifs, et son statut de prophète fut largement contesté. Des démêlés s’ensuivirent, et Mahomet prit ses distances avec certaines tribus juives, non sans exterminer au passage des communautés entières, et en dépouiller d’autres d’une partie de leurs biens et de la totalité de leurs armes.
Tant que les Juifs ne s’opposaient pas aux principes fondateurs de l’Islam et ne contestaient pas ouvertement le statut de prophète de Mahomet, ils étaient tolérés. Si d’aventure ils manifestaient une quelconque opposition, ils étaient exterminés. Ainsi, la tribu juive de Qoraïza fut décimée : six cents hommes furent mis à mort, les femmes et les enfants vendus comme esclaves.
Mahomet s’imposa en tant que chef militaire, leader politique et unificateur des tribus arabes. Il soumit ses opposants, et en particulier les Bédouins hostiles. Il épura la Kaaba de ses idoles et l’institua comme le lieu saint par excellence de l’Islam. L’Arabie devint islamique du vivant même de Mahomet. Après le Hadj, le pèlerinage en 632 à La Mecque, Mahomet s’éteignit à Médine, la ville qui l’avait compris.
Mahomet fut un des rares grands hommes qui surent allier une vision à l’action politique. Il ressemblait à s’y méprendre à son ancêtre Ismaël, le guerrier solitaire et mystique qui, deux mille trois cents ans avant lui, quitta le domicile paternel pour laisser sa marque dans cet Orient immense qui lui a été légué par le Dieu de son père, Abraham.
 
Un des principes fondateurs de l’Islam était d’ailleurs qu’Abraham-Ibrahim n’était pas juif mais musulman. Ce point était fondamental car il démontrait bien l’appropriation par l’Islam du père des Hébreux. Si Abraham n’est pas juif, alors ceux qui le suivent ne le sont pas davantage. Et ainsi le Coran s’appropriait une trentaine de figures clés de la Bible : Moïse-Moussa, David dit Daüd, Salomon et les principaux prophètes bibliques. Goliath, le géant philistin, devient Jalüt, un roi cananéen ou un Berbère amalécite qui n’obéit pas à Dieu et mérite ainsi de perdre son combat contre David-Daüd. Même Noé serait l’ancêtre des musulmans, et, par voie de conséquence, de l’humanité tout entière.
Les inexactitudes, approximations et autres récits bibliques déformés, n’avaient jamais tourmenté Mahomet et ses successeurs. Ignorance ou volonté d’arranger l’Histoire à leur guise ? Ils n’avaient pas hésité à s’approprier l’Ancien Testament pour l’insérer de force dans le Coran. La raison invoquée étant simplement que les Hébreux, dans leur très grande majorité, avaient démérité. Comme ils étaient fondamentalement mauvais, Dieu s’était détourné d’eux. Ils étaient des insoumis, le contraire donc de l’Islam, qui signifie précisément « soumis ». Il s’agissait d’un magistral tour de passe-passe sémantique qui permit à Mahomet d’écarter de la nouvelle Alliance les fourbes et les rebelles à Dieu.
 
Pour Avigdor, l’Islam était largement marqué par les démêlés de Mahomet avec les Juifs d’Arabie. Il possédait un aspect circonstanciel. Si les Juifs de La Mecque et des oasis environnantes s’étaient montrés un peu plus conciliants avec le dernier prophète – sans nécessairement adopter sa nouvelle foi –, le Coran aurait été rédigé d’une autre façon et le monde d’aujourd’hui serait différent. Mais avec des si…]


Si ça vous a plu, dites le moi. On recommencera avec un autre extrait.


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Publié dans L'Islam

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