Le Pape, il est gentil : les juifs ne sont plus "perfides".
Rectification votre honneur ; les Juifs étaient perfides jusqu’en 1959, date à laquelle le pape Jean XXIII, décide d’enlever ce mot de la liturgie chrétienne, mais en y laissant toutes les autres gentillesses à l’égard des juifs.
Le pape actuel, qui a choisi délibérément de porter le même nom que le non regretté Benoit XV, celui que Clémenceau appelait le "pape boche" et que certains surnommaient "Pilate XV", pour ses silences retentissants aux atrocités allemandes, au début de la Première Guerre mondiale, fait amende honorable.
Après avoir donné satisfaction en juillet dernier aux catholiques traditionnalistes qui souhaitent maintenir les allusions perfides à l’égard des juifs, le pape fait volte face, et devant la pression des rabbins, et notamment des deux grands rabbins d’Israël, apporte un petit bémol à la liturgie du Vendredi saint, qui commémore la mise à mort de Jésus, par on ne sait qui.
Un mot sur notre liturgie à nous : En + 70, à la destruction du Temple, Rabban Gamliel décide de transformer l’Amida qui comprenait 18 bénédictions, en lui adjoignant une dix neuvième. Celle-ci porte notamment sur les, délateurs….et les Autres. Les délateurs sont clairement ceux qui dénoncent aux autorités romaines les tentatives de soulèvement des juifs, et les Autres sont appelés les MINIM. Ces deux catégories, dit on dans la prière, n’auront plus de TIKVA, plus d’espoir.
L’Eglise catholique, persuadée que le mot MINIM désignait les premiers chrétiens, s’empresse d’expurger du Talmud et du Midrach toutes les références à ce terme, qui est remplacé par AKOUM (adorateurs des étoiles et des astres). En fait, rien ne prouve que le terme MINIM se rapporte aux chrétiens, qui en +70, n’avaient encore que peu d’influence. Il peut également désigner les Saducéens ou Tsadukkim qui n’étaient pas en odeur de sainteté aux yeux des Pharisiens, Rabban Gamliel en tête. Ce terme n’a été réintroduit dans le Talmud que fort récemment, par le Rabbin Steinzalts, qui n’en a rien à faire des de la censure de l’Eglise.
En fait, chaque génération attribuait au terme MINIM, une signification qui collait avec la réalité du moment. Je gage que pendant l’Occupation, les MALCHINIM ou délateurs, s’appliquait aux BOF qui dénonçaient les juifs à la Gestapo et les MINIM étaient tout bonnement les Nazis. Chaque époque à les MINIM qu’elle mérite.
Aujourd’hui, en prononçant, à voix basse, la bénédiction, ou malédiction sur les MINIM, chaque juif est libre de se représenter mentalement le MIN (singulier des MINIM) ou le genre humain, qui lui parait le plus néfaste. C’est ça le libre arbitre.
Pour en revenir à Benoit XVI, qui d’après moi aurait dû choisir un autre nom, j’attends avec impatience un autodafé où l’on brulerait sur la place publique, comme on l’a fait le bon roi Saint Louis, pour le Talmud, sur la Place de l’Hôtel de Ville, tous les manuels liturgiques qui traitent les juifs de "perfides". Ca serait logique puisque le Pape a décidé qu’on n’avait plus le droit de les traiter comme tels. Attendons, on verra bien. Mais, franchement, je doute que l’expression "Oremus et pro perfidis Judaeis", en latin dans le Texte, soit expurgée de La AGADA chrétienne.