John Elkann patron de Fiat, petit fils d'un président du Consistoire.
Le Figaro se gargarise de l'ascendance agniellesque du nouveau patron de Fiat: "John Elkann, vrai Piémontais, à la silhouette d'un héros stendhalien".
Adoré par son grand-père, l'avvocato Gianni Agnelli, qui très tôt avait pressenti que son petit fils avait l'étoffe d'un grand patron d'industrie, le jeune homme est devenu aujourd’hui le boss de Fiat.
J'aimerais simplement rappeler au Figaro qu'en général tous les hommes ont deux grand pères, et qu'il oublie de mentionner le second: Jean-Paul Elkann.
Il se trouve que de par les hasards de la vie, j'ai pu rencontrer Jean-Paul Elkann, alors qu'il avait racheté les Parfums Caron et s’apprêtait à lancer une eau de toilette pour homme, Yatagan, qui allait, d'après lui, révolutionner ce marché. Nous avons travaillé quelque temps ensemble sur ce lancement.
A l'époque j'avais noté ce qui me paraissait une bizarrerie dans son comportement; en effet il ne déjeunait jamais avec nous, s'enfermant seul dans son bureau à l'heure du déjeuner. Une enquête rapide me révéla qu'il mangeait cacher et se faisait porter ses repas au bureau. A cette époque Jean-Paul Elkann avait succédé à Alain de Rothschild, comme Président du Consistoire central. C'était aussi l'époque du Grand rabbin Joseph Sitruk.
Très actif dans la Communauté, il était aussi grandement impliqué en Israël, où il avait été nommé Gouverneur du Technion de Haïfa; Jean-Paul Elkann avait en effet fait ses études d 'ingénieur à Columbia et était devenu un des grands patrons sidérurgistes français. Son fils avait épousé Margheritta, une fille Agnelli, dont il a divorcé par la suite. De ce martiage est né John.
Cette brève biographie de son autre grand père est uniquement destinée à rectifier la filiation à sens unique que développe le Figaro. John serait, si effectivement sa mère a épousé religieusement le fils de Jean-Paul Elkann, comme il est écrit quelque part, un bon juif ashkénaze, apparenté à ce que l'on a coutume d'appeler une grande famille juive de l'est.
Je lui souhaite bon vent et bonne chance en tant que patron de la prestigieuse Fiat, dont j'apprécie particulièrement l'Alfa 156, et suis persuadé qu'il fera aussi honneur à son autre grand père Jean-Paul Elkann Zal, en continuant la lignée de ses ancêtres.
John Elkann est peut-être un vrai Piémontais et un héros stendhalien, mais il serait aussi, plus prosaïquement, un Feuj.