La France parle avec le Hamas. A quand avec Ahmadinejad ?
Monsieur Kouchner n'a manifestement pas entendu ou écouté les conseils de Mister Bush, selon quoi on ne discute pas avec les fondamentalistes, ni avec les terroristes. On peut à la rigueur négocier avec ses ennemis, comme le fait Israël. Mais franchement Monsieur Kouchner, de quoi je me mêle ? En quoi ça vous regarde ? Avez vous reçu un blanc seing de la part des Autorités israéliennes pour aller discuter le bout de gras avec des assassins ?
Ce qui a le plus épaté l'émissaire du Quai d'Orsay, Monsieur Aubin de La Messuzière, c'est que les dirigeants islamistes du Hamas reconnaissent la légitimité de Mahmoud Abbas. "Dans tous les bureaux où je suis allé, son portrait était collé à ceux des responsables du Hamas". Je crois rêver. Ils ont dû l' accrocher cinq minutes avant son arrivée. Quant à reconnaître l'autorité de ce pauvre Abbas, qui a perdu sa crédibilité dans tout le monde arabe, ils seraient bien les derniers à lui reconnaître quoi que ce soit, sinon le droit de disparaître le plus loin possible. Franchement, qu'un haut fonctionnaire du Quai, avec de la bouteille, se laisse impressionner par une telle mascarade, et de plus ose le faire savoir, me laisse sans voix.
Plus sérieusement, qu'est-il aller faire dans cette galère et à quand des négociations discrètes, secrètes, non officielles, mais néanmoins effectives avec Ahmadinejad ? Parce que manifestement la position de Sarkozy, qui déclarait il y a fort peu de temps qu'on ne discute pas avec les assassins, a bien changé.
Chez nous on dit : on commence comme ça, et on finit par fumer Chabbat. Dans le cas de la France, on pourrait dire : On commence par parler avec le Hamas et on finit par parler avec Ahmadinejad.
M'est avis que la France aurait mieux fait de faire entendre sa voix, alors que le Hezbollah était en train de faire main basse sur le Liban. Où est passée la légendaire amitié franco-libanaise ? Mais là, le Quai d'Orsay brille par son silence assourdissant. Il faudrait envoyer à Beyrouth Monsieur Aubin de La Messuzière, qui a qualifié sa visite à Gaza de "très utile", discuter avec Nassrallah. Je suis sûr qu'il trouvera sur les murs de son bureau le portrait de tous les dirigeants officiels du Liban.