La guerre du Caucase, une histoire de fric et de pétrole.

La guerre entre la Géorgie et la Russie n'est jamais que la continuation de la lutte sans merci que mène Gazprom aux compagnies pétrolières occidentales, pour la maîtrise du pétrole et du gaz qui échappe à son influence.
Depuis l'éclatement de l'Union Soviétique, l'acheminement de pétrole et de gaz, en provenance de la mer caspienne, et au delà, d'Azerbaïdjan et du Turkménistan, n'est plus totalement contrôlé par la Russie. Manque de chance, ces oléoducs et gazoducs passent tous par la Géorgie, qui, géographiquement, constitue une plaque de croisement névralgique, en mesure de modifier le tracé des pipe lines, pour les diriger, non pas vers l'Ukraine comme le souhaitent les russes, mais vers la Turquie. Dans le cas où ces pipe lines prendraient le chemin de la Turquie, ils écharperaient à la main mise de Gazprom, qui se trouverait ainsi privé de cette manne en provenance des anciennes sphères d'influence de l'Union soviétique, pour tomber dans l' escarcelle de l'Occident, Israël y compris. Voir le projet d'acheminement de gaz et de pétrole de la Turquie au nord d'israël, puis son acheminement vers Eilath, et au delà, à travers la Mer rouge, court-cicuitant ainsi le Golfe persique, et surtout, évitant le Détroit d'Ormuz.

Les russes se fichent royalement de l'Ossétie du Sud, de ses habitants et de l'influence que peut y exercer la Géorgie. Ce qu'ils n'acceptent pas, c'est de se trouver face à une président tel que Mikhail Saakashvili, qui pousse les pions de l'Occident, fait des pieds et des mains pour rejoindre l'OTAN, et qui pourrait modifier le tracé des oléoducs qui devraient couler dans les poches de Gazprom, lire de Poutine et de Medvedev. Par ailleurs, le tracé des conduites de gaz qui partent de Turkménistan, passe, par la Perse , lire l'Iran d'Ahmadinejad, et ça, les Américains le supportent assez mal.

Incapables de s'interposer entre la Géorgie et la Russie, les Américains préfèrent contourner l'obstacle et jouer leurs cartes au large du Golfe persique. Ne pouvant se voir priver, à la fois des sources d'énergie en provenance de la mer caspienne, du Tukménistan et de l'Azebaïdjan, et du pétrole/gaz qui afflue des pays du Golfe, ils mettent le paquet en dépêchant la plus grande Armada de tous les temps vers le Golfe persique. Objectif: empêcher l'Iran de s'approvisionner en pétrole raffiné, et éviter le bloquage éventuel du Détroit d'Ormuz, que pourrait décréter Ahmadinejad, en y coulant quelques petits navires qui ont trop navigué. Autre objectif, plus hypothétique à mon sens, assister Israël dans une attaque contre l'Iran. Mais, sait-on jamais ?