La Russie déploie un parapluie nucléaire en Syrie

Publié le par Arié


Qui aurait cru il y a encore quelques mois qu'un dirigeant frileux et plutôt insignifiant, indigne fils d'un père flamboyant, deviendrait un politique incontournable ?

Bashar el Assad n'a rien d'un globe trotter, et pourtant depuis un peu plus d'un mois, il accumule les kilomètres en avion. Cela a commencé précisément le 13 Juillet, à l'invitation de Nicolas Sarkozy, qui avait besoin de donner du lustre à la chimérique Union pour la Méditerranée, dont plus personne ne parle.

Le prix pour sa participation aux palabres, fut un fauteuil capitonné pour assister aux festivités du 14 Juillet, duquel il a pu admirer, entre autres, au défilé des forces d'intervention au Liban. Vous savez ces soldats qui ouvrent les barrières au Hezbollah pour lui permettre de transporter ses armes plus vite, sans même avoir à couper le moteur du camion.

Un président paria, maître terroriste et commanditaire d'assasinats, passait désormais en prime time sur TF1. Enfin, Assad bénéficiait d'une légitimité internationale dont il n'avait jamais rêvé.

Ce premier voyage à l'Estanger fut suivi de beaucoup d'autres en un temps record. Déplacement à Téhéran pour y rencontrer le l'innénarable Ahmadinejad et l'Ayatolah de service, déplacement à Ankara, précédant d'une petite semaine, son pote iranien, qu'il venait tout juste de rencontrer, et j'en oublie.

Les manœuvres de séduction entreprises par Sarkozy, en accord avec Bush, sont destinées, vous l'avez deviné, à soustraire la Syrie à la pernicieuse influence iranienne. Les dirigeants occidentaux, plutôt naïfs, croient dur comme fer, qu'en tentant d'éloigner une volée de canards d'un troupeau d'oies, les canards s'acclimenteraient avec aisance avec un troupeau de vaches, à condition bien entendu de flatter leur égo. Du prime time pour Madame Assad, fort séduisante et très occidentalisée, par ailleurs, quelques promesses floues à l'intention du président, et ce dernier devrait succomber au charme de Sarkozy et consorts, lâcher ses alliés, et rejoindre le camp des bons.

C'était sans compter avec les Russes qui, après l'épopée georgienne, ont offert à Assad une nouvelle occasion de grossir son capital kilométrique. Son dernier voyage date de quelques jours, et sa destination est Soutchi, au bord de la mer Noire, où le président Medvedev a pris ses quartiers d'été. Avouez que ça a une autre gueule de rencontrer l'ours soviétique dans sa tanière, que le coq gaulois sur les Champs-Elysées. Medvedev et Poutine ne sont pas alliés par quatre chemins, et ont demandé poliment à Assad la permission d'installer en Syrie des missiles nucléaires et autres engins militaires inquiétants, en réponse aux bases nucléaires installées par les américains en Pologne. Vous pensez bien qu'Assad s'est empressé de donner son accord, de dire merci et de gonfler la poitrine. D'autant plus que pendant ce temps là, une importante délégation militaire syrienne visitait Kalinin, le complexe militaire géant russe, qui produit entre autres, les missiles sol-air hyper sophistiqués, qui permettraient aux syriens de descendre avec aisance les chasseurs israéliens qui s'aventureraient dans leur espace aérien.

La Syrie a trouvé un protecteur, et les russes, une base navale permanente en Méditerranée, pour y faire mouiller leurs porte-avions et sous-marins nucléaires, et toutes les facilités pour emm. les américains et les européens.

Alors je pose la question: que devient l'Union pour la Méditerranée, si chère à notre président, dans ce nouveau contexte géopolitique ?

La réponse va de soi: il suffit de demander aux russes de faire partie de l'Union pour la Méditerranéen, maintenant qu'ils ont posé le pied, et pour longtemps, dans la Grande Bleue.

 

Publié dans Les Russes

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