Obama, la bonne conscience des anti-israéliens de tous bords

Publié le par Arié

 

  Tant que l'antisionisme, l'antisémitisme déclaré, peu importe la dénomination, étaient la chasse gardée d'individus glauques tels que Dieudonné, Le Pen, Faurisson et autres enturbannés hystériques, haineux et vilains, on pouvait encore prendre le contre pied et soutenir Israël, ne serait-ce que du bout des lèvres. Mais les choses ont changé depuis l'arrivée d'Obama de la planète Mars. Vous savez, celle qui est informée avec retard de ce qui se passe sur Terre. Car voici un individu bien de sa personne, People en diable, élégant, charismatique... vous avez le droit d'ajouter tous les qualificatifs élogieux que vous voudrez, qui déclare sans complexe que les Israéliens, y en a marre; tous des menteurs (comme le dit son porte flingue Georges Mitchell), et des tricheurs, et qu'on va les mettre au pas vite fait, bien fait. Alors là, tout est permis pour lui emboîter le pas. En effet, si Obama en personne déclare du haut des pyramides qu'Israël ça suffit, et que les largesses de ses prédécesseurs à l'égard de ce pays peuplé de tordus, c'est fini et bien fini, alors qui êtes vous donc pour le contredire ?

On assiste à une nouvelle forme d'inimitié à l'égard des juifs, qu'ils soient installés ou non en terre promise .... pour les Palestiniens, car le porte parole de cette nouvelle croisade émane d'un individu à priori propre de sa personne et non taxé d'antisémitisme congénital ou idéologique comme les zigotos cités plus haut. Autour de ce nouveau discours et de ce charmant personnage, peuvent s'allier tous les Sonéi (haineux) Israël, de gauche, de droite, de la périphérie, les intellectuels fumeux et les petits gars des banlieues bénéficiaires de la discrimination positive.

J'ai beau chercher dans l'histoire du peuple juif un exemple qui s'y rapproche  j'avoue que je cale. La caractéristique première des antisémites a toujours été d'être des individus troubles, alors que là, c'est Monsieur Propre en personne qui dirige l'orchestre. Cela provient sans doute de mes lacunes en histoire, car à priori, comme le dit le roi Salomon, rien n'étant nouveau sous le soleil donc ce qui arrive s'est déjà produit. J'imagine par contre que nombre de ces individus sont apparus glauques, à posteriori, et non au moment ou ils ont agi ou écrit. Il y en a bon nombre qui au départ avaient l'air plutôt sympas et dont l'ignominie ne s'est révélée que quelques années ou décennies plus tard.


L'occultation d'Israël ressort magnifiquement dans une citation qu'Obama rapporte dans son discours à l'Université d'Al Azhar, en ce 4 Juin que l'on célébrera comme la Nakba israélienne (commémoration de la catastrophe que les Arabes célèbrent le jour de la Fête de indépendance d'Israël) que j'ai écouté fort attentivement sur la chaîne israélienne. Obama livre une traduction presque mot à mot d'un passage bien connu du Talmud, Traité Sanhédrin 37 a: "celui que sauve une vie, sauve l'humanité, et celui qui prend une vie, c'est comme s'il tuait le monde entier" et l'attribue au Coran " The Holy Koran teaches that whoever kills an innocent, it is as if he has killed all mankind; and whoever saves a person, it is as if he has saved all mankind". En fait, dans le Coran, 5.32, il est dit presque la même chose mais pas tout à fait : "Celui qui aura tué un homme sans que celui-ci ait commis un meurtre ou ait été l’auteur d’un brigandage dans le pays, c’est comme s’il avait tué tous les hommes. Et celui qui aura rendu la vie à un homme sera regardé comme s’il avait fait don de la vie à toute l’humanité". Donc, le Coran autorise de tuer un homme qui a commis un brigandage, et qui par conséquent n'a pas tué, ce qui n'est nullement dans l'esprit du Talmud et ne traduit pas la citation d'Obama. Que montre cette confusion de sources ? Certainement pas une mauvais foi de la part d'Obama mais la preuve évidente qu'il n'a consulté aucun juif tant soit peu informé des choses de la religion dans la rédaction de son discours. Par contre, nous serinent les média, il n'a pas lésiné sur le nombre de consultants qu'il aurait questionné pour se forger une opinion. Je gage que ce petit détail de son discours ne sera pas trop repris par la presse, mais il montre bien l'état d'esprit d'Obama qui a décidé de chercher la vérité dans la Bible des musulmans, sans se soucier le moins du monde de ce qu'on dit, écrit ou pensé les Juifs, quantité désormais négligeable sur son nouvel échiquier politique.

 


Ceci est ma réaction à chaud après son discours. Des tas de choses vous seront dites, justes ou fausses et souvent approximatives. Ce qui m'inquiète le plus ce n'est pas tant la réaction des Européens et des Musulmans, elles sont faciles à imaginer, mais le pouvoir d'influence d'Obama sur les Juifs, dont un bon nombre risque de se laisser séduire. 



 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
J
Vous voulez dire: "celui qui sauve une vie, sauve l'humanité, et celui qui prend une vie, c'est comme s'il tuait le monde entier"?
Répondre
G
Oui, ce texte ne me convainc pas, parce qu'il risque de produire les mêmes amalgames que ce qu'on pourrait en réalité reprocher à Obama. Il construit des "procès d'intention" sur ce qu'il n'a pas dit pour laisser entendre qu'il le suggère, genre : "si Obama en personne déclare du haut des pyramides qu'Israël ça suffit, et que les largesses de ses prédécesseurs à l'égard de ce pays peuplé de tordus, c'est fini et bien fini, alors qui êtes vous donc pour le contredire ?" Quand et où Obama aurait dit ça? Du haut des pyramides, vraiment? Malgré toute la démago dont on peut le taxer, il a exactement dit que le lien entre l'Amérique et Israël était indestructible, irréfragable, mais que l'Amérique "s'opposait à la colonisation". Ca ne nous convient pas, mais la caricature qu'on en ferait ne permet pas d'appréhender le danger de ce discours. C'est donner des bâtons pour se faire battre que de procéder à des détournements ou exagérations sans rapport avec ce qui s'est dit ou passé. Laisser parler ses angoisses et fantasmes avant de regarder froidement et voir par quoi il se prend tout seul les pieds dans le tapis. Il a voulu faire de "l'historique", les gens, des intellectuels locaux, même pas des Juifs, en sont sortis sceptiques, déçus... C'était vraiment un exercice déclamatoire, rhétorique, sans incidence politique concrète. Du baratin qui fait plaisir à tout le monde. Et qui n'était pas aussi "anti-israélien" quetu le prétends, Arié. Je trouve bien meilleure l'analyse de l'erreur (stratégique) du Caire qui tend à dire qu'il affaiblit les alliés arabes des Etats-Unis, par l'amateurisme total dont il faut preuve, en faisant appel au peuple "MUSULMAN" par-dessus l'épaule des régimes, car il allume les incendies qu'il devra demain contribuer à éteindre. Il est en totale contradiction quand il prétend, ensuite, défendre le droit des minorités (Coptes, etc.), alors qu'ils subissent une arabo-islamisation forcée depuis des siècles, ainsi que les Berbères, et tous les autres... Dont les Juifs restaurés dans leur souveraineté sont aussi le symbole que la dhimmitude a une fin. Oui, il fait le jeu de l'Iran et donne des gages aux Frères musulmans, oui, il attaque les principes laïcs républicains, oui, il est à côté de ses babouches et se prend pour le Mahatma Gandhi, mais ça lui passera quand il faudra en revenir à la Realpolitik et à la réalité clanique et tribale au Moyen-Orient, à sa fragmentation qui ne se conjugue pas, jamais dans une grande "aire arabo-musulmane"...
Répondre