Les restrictions sur l’enrichissement d’uranium disparaissent de la traduction en persan de l’accord de Genève
Aussitôt signé l’accord officiel entre Téhéran et les cinq plus une Puissances impuissantes à Genève, qui stipule, entre autres, que l’Iran renonce à enrichir l’uranium à des degrés militaires et à ne pas installer de nouvelles centrifugeuses, une traduction de l’accord en persan a été publiée par le Ministère des Affaires Etrangères iranien. Et là, surprise, des pans entiers de l’accord sont oubliés, occultés, gommés, transformés.
- L’Iran s'engage à Genève à geler des pans entiers de son programme nucléaire en échange d’une réduction partielle des sanctions financières : Exit de la traduction en persan
- l’Iran s'engage, pour les six mois à venir, à ne pas nourrir d’uranium les centrifugeuses installées à Natnaz, à ne pas installer des nouvelles centrifugeuses et à ne pas remplacer les centrifugeuses hors d’usage par de nouvelles centrifugeuses flambant neuves : Exit de la traduction en persan
- L’Iran s’engage à ne pas enrichir l’uranium au-delà de 5 % dans le centre de Fordo : Exit de la traduction en persan
Pour ce qui est de la très problématique Centrale à eau lourde d'Arak, destinée à offrir une alternative plutonium au programme nucléaire, l’Iran s'engage à ne pas la mettre en service, à ne pas procéder à des essais militaires et à surseoir à sa construction définitive : Exit de la traduction en persan
- Téhéran s'engage à soumettre dans les trois mois à l'AIEA des informations détaillées sur les installations nucléaires, les plans de construction de chacune des installations, la description des activités de chaque site, les sources des matériaux utilisés dans les activités nucléaires de l'Iran : Exit de la traduction en persan.
Ils sont forts ces Iraniens : tout ce qui a valeur dans la langue anglaise qui, je suppose, a servi à formaliser le rapport signé par toutes les parties, n’a aucune valeur dès qu’on le traduit en persan. On est même en droit de se demander si un accord a été réellement signé ?
C’est là que les lettres de Montesquieu dans ses « lettres Persanes » prend un sens tout nouveau : un Persan peut s’habiller en européen, il réfléchit comme un Persan, écrit comme un Persan, ment comme un Persan et se fout de la gueule du monde entier en vrai Persan.
Quant au sieur Obama, si fier de cette performance, mon compère, le Rabbin des Bois, m’a signalé la dernière couverture du The Economist. Il n’y a rien à y rajouter.