Ah, si Giscard d’Estaing et Freud n’avaient pas été nourris de culture grecque.

Publié le par Arié

La clé de voute de la pensée freudienne repose sur le complexe d’Oedipe, emprunté pour l’occasion au tragédien Sophocle, qui vécut au Ve siècle avant notre ère. La pédérastie (à ne pas confondre avec l’homosexualité) était encouragée dans la Grèce antique dans les hautes classes sociales – les pauvres et les esclaves n’avaient qu’à se contenter de l’hétérosexualité – car assimilée à une relation éducative et initiatique entre un adulte nommé éraste et un adolescent nommé éromène, d’où l’expression « si tu veux apprendre à philosopher, vas te faire voir chez les Grecs ». L’entrée de la Grèce dans l’Union européenne s’est faite en grande partie parce que (lu dans Courrier International) Giscard d’Estaing a estimé que « la Grèce étant le berceau de la civilisation européenne, les artisans de l’Europe avaient envers elle une dette historique ».

Le très génial Nabokov qui n’appréciait pas trop Freud, résume la psychanalyse d’une belle formule lapidaire « l’application de vieux mythes grecs sur les parties génitales. » Il est vrai que Freud ne puise pas ses sources que chez Sophocle, tous les philosophes grecs alimentent abondamment sa pensée et ses fantasmes.

Que serait-il advenu de l’Humanité si Freud et Giscard d’Estaing n’avaient pas été abreuvés de classiques grecs?

D’abord la Grèce ne serait pas rentrée dans l’Union Européenne, ni à fortiori dans la zone Euro. j’ai vu un reportage à la Télé qui montrait un kiosque grec; vous savez le genre qui vend des cigarettes, des bonbons et des boissons fraiches. Eh bien, l’usage de la caisse enregistreuse y était inconnu. Même en Israël ce genre d’appareil est en vigueur. L’exemple du kiosque est, parait-il, symptomatique de l’économie grecque, quel qu’en soit le niveau; le black lave plus blanc. Il a fallu que les Agences de notation s’en mêlent pour que les Ministres des finances de l’UE s’aperçoivent que l’achat d’un paquet de cigarettes ne laissait aucune trace fiscale.

Quant à Freud – il est exact que je suis en train de lire le livre d’Onfray, « Le crépuscule d’une idole », dont je vous parlerai quand je l’aurais achevé – sa manie d’aller à la pêche aux mythes grecs éculés (sic) et de les coller contre les paries génitales mâles et femelles est horripilante à cause de son obsession à nous prouver que ses propres fantasmes sexuels sont extrapolables à toute l’Humanité, depuis le début, jusqu’à la fin des temps.

Imaginons que Freud, au lieu d’être nourri de mythologie grecque ait baigné dans la culture de ses ancêtres; ce qui n’était vraiment pas le cas, au grand dam de Lacan, à quoi aurait ressemblé la psychanalyse? Imaginons le bon Docteur, versé en Torah et Talmud, où les pistes à connotation sexuelle ne manquent pas, quels complexes nous aurait-il déniché?

Quelques exemples au fil de mes propres fantasmes:

‘Ham, le plus déluré des fils de Noé a découvert et non recouvert la nudité de son père. Qui plus est, nous dit Rashi, il l’aurait émasculé et sodomisé pour que Noé ne soit plus en mesure d’accroitre sa progéniture, ce qui aurait fait de l’ombre à ses trois fils. On pourrait imaginer le complexe de ‘Ham, dit « le chaud », qui émascule son père pour ne pas avoir à partager l’héritage avec des frères potentiels.

Tsippora, la femme de Moïse, en l’absence de son mari occupé à d’autres taches, procède à l’ablation du prépuce de son fils Gershon, pratiquant ainsi elle même la circoncision. On pourrait imaginer le complexe de Gershon, l’Etranger, qui se voit symboliquement émasculé par sa mère et qui traine ce fardeau tout le long de sa vie dans ses relations avec les femmes.

Lot, à la destruction de Sodome, perd sa femme transformée en statue de sel et se retrouve seul avec ses deux filles, persuadées que tous les mâles sur terre ont disparu. Elles s’accouplent à tour de rôle avec leur père. On pourrait l’appeler le complexe de Lot pour expliquer l’obsession du phallus paternel chez les filles.

Le roi David envoie son General Ouri se faire tuer à la guerre pour mieux lui chiper son épouse Bath-Shéva. La pulsion du meurtre pour s’approprier la femme d’autrui pourrait s’intituler le complexe de David.

Bien sûr, les contes bibliques ne conduisent pas qu’à des relations scabreuses, mais les autres n’intéressent pas Freud, car le sexe ne peut conduire qu’à des phénomènes traumatisants.

Si l’on met en parallèle la mythologie grecque et les Aggadot et Midrashim talmudiques, rassemblées notammment dans l’Ein Yaakov, qui fait la somme des « contes » puisés dans les deux Talmud, celui de Jérusalem et celui de Babylone (mauvaise traduction littérale, justifiée par le fait que Aggada vient du verbe « conter »), il n’y a pas photo: Ulysse, Oedipe et consorts peuvent aller se coucher, sans tenir compte du fait que la mythologie grecque a largement puisé ses sources dans la littérature juive, et non l’inverse, comme certains le pensent.

Un exemple, parmi d’autres, qui se refère à l’Union Européenne. Certains d’entre vous se sont sans doute demandé pourquoi le Continent sur lequel nous vivons s’appelle Europe, d’où provient ce mot et que signifie t-il ?

Si l’on se rapporte à la mythologie grecque, une belle jeune fille prénommée Europa, fille du roi phénicien Agénor, fut enlevé par Zeus, métamorphosé pour l’occasion en taureau blanc. Juchée sur son dos elle fut amenée dans l’ile de Crète où elle donna naissance à Minos. Enlevée dans la partie continentale de la Grèce, Europe donna son nom à la Grèce du Nord, et, plus tard, à tout le Continent situé au Nord, d’où « Europe ». Cette explication ne tient pas debout si l’on occulte le fait qu’Europe provient du mot hébreu érév/b. Rassurez vous, il n’y a pas que moi qui le dit; des linguistes sérieux sont de cet avis. érév correspond à la direction cardinale maarav, soit l’Ouest, là où le soleil se couche, surtout si l’on habite à l’Est, au Moyen-Orient, là d’où provient la princesse phénicienne. Zeus enlève donc à l’Orient-érév, Europa, dont le nom renvoie sur « soleil couchant » en hébreu et autres langues sémitiques. Donc l’Occident n’existe que parce qu’il y a l’Orient. La princesse phénicienne Europa n’aurait pas pu donner son nom à l’Europe si ce nom ne signifiait pas « Ouest » en hébreu. Donc l’Europe n’existe que grâce à l’hébreu. Au tout début de la Genèse n’est-il pas écrit: « il y eut un Soir (érév), et il y eut un Matin, Premier jour ». Que l’on pourrait tout aussi bien traduire par « il y eut un Occident-soir et un Orient-jour, Jour Un ». Voilà un petit Drach de mon cru, qui tient la route car je ne fais que développer le sens étymologique du mot.

Il revient donc à Israël des royalties – donc une reconnaissance éternelle – sur l’utilisation du mot « Europe » qui vient de l’hébreu , via le grec, depuis la nuit des temps.

De là à vouloir intégrer l’Union Européenne, il y un grand pas qu’Israël n’est pas assez bête pour franchir.

En conclusion, Freud, Giscard D’Estaing, et Fréderic Mitterrand, purs produits de l’Intelligentsia européenne qui ont tété leur lait maternel dans « la Grèce, berceau de la civilisation européenne », en leur jeunesse studieuse et classique, ne se sont pas rendu compte, que depuis le temps, le lait grec avait tourné. Par contre, le lait frais, ainsi que le miel, continue à couler dans la sagesse hébraïque. Pour en savoir d’avantage lisez ou relisez l’excellent livre de Gérard Haddad  » le péché originel de la psychanalyse, Lacan et la question juive ».

A bientôt, B.H. pour vous parler d’Onfray, et de ses détracteurs.

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