Pèlerinage à la Mecque. Grandeur et incohérences
J'ai vu un excellent documentaire sur le pèlerinage à la Mecque, sur une chaine publique. Vous savez, ces chaines qui désormais vivront d'aumônes, au bon cœur de nos gouvernants.
Excellent reportage, surtout grâce à l'authenticité et à la ferveur des quatre personnages suivis par les caméras. J'ai été particulièrement ému par un père, tenant son jeune fils sur ses épaules, lors des sept tours réglementaires autour de la Kaaba. Le fils, apparemment légèrement autiste, mordait son père au visage, ce que son géniteur acceptait avec beaucoup de stoïcisme, voyant même dans ces légères morsures, une épreuve supplémentaire qu'il devait supporter dans cette occasion exceptionnelle. Ce reportage m'a inspiré certaines réflexions que je vous livre, brutes de fonderie.
Pendant le pèlerinage, chaque musulman doit effectuer sept fois le tour de la Kaaba. Mais au fait que signifie ce mot ? La Kaaba, qui est un monument carré aux angles droits, dont tous les côtés sont égaux, est donc bien entendu un cube. La ressemblance phonétique entre Kaaba-cube n'est pas sans rappeler Koubia-cube; Koubia dsignifiant "cube" en hébreu, ou plus précisément, "dé à jouer". En fait, le mot cube vient du grec "Kybos" ce que les hébraïsants ne contestent en aucune façon. La Kaaba, le monument le plus sacré de l'Islam porte un nom dérivé du grec. Tout le monde en convient, je pense.
La Kaaba, selon le Coran, a été construite par Abraham, aidé par son fils Ismaël.
La Torah, qui retrace avec précision le voyage d'Abraham depuis Ur, sa ville natale en Mésopotamie, jusqu'au pays de Canaan, puis son aller et retour en Égypte, accompagné de Sarah, ne laisse planer aucun doute : jamais Abraham n'est allé porter ses sandales en Arabie. Il n'a donc pas pu construire la Kaaba.
Plus compliqué encore est le "sacrifie d'Ismaël" Vous connaissez tous l'histoire de l'Akédat Itshak, soit la tentative avortée de sacrifier Isaac. Eh bien, c'est la même histoire pour les Musulmans, si ce n'est qu’Ismaël remplace Isaac, et un mouton prend la place du bélier. Le choix du bélier et non d'un mouton dans la Torah se justifie, dans la mesure où l'animal se prend les cornes dans les buissons. Or le mouton, à priori n'a pas de cornes. Qu'à cela ne tienne, c'est l'ange Djibril, soit Gavriel qui trouve le mouton et ordonne à Abraham de le sacrifier à la place d'Ismaël.
Les choses se compliquent encore quand on sait que dans la tradition musulmane, Abraham qui reçoit l'ordre de se rendre à la Mecque, reçoit également l'ordre, une fois arrivé à destination, d'abandonner sa deuxième femme Agar dans le désert. Sur ce point la Torah et le Coran s'accordent. Il n'abandonne pas qu'Agar mais aussi son fils bien aimé Ismaël, qui, comme dans la Torah, est à deux doigts de mourir de soif. Un miracle conduit les pas d'Agar vers une source qui jaillit du sol et sauve son fils. Cette source s'appelle Zamran et elle est située à un jet de pierres de la Kaaba, à Marwah. Pas de problème, si ce n'est que c'est Ismaël et Abraham qui bâtissent la Kaaba; Abraham étant d'ailleurs le premier pèlerin à en faire le tour. Or je ne peux m'empêcher de m'interroger sur le comportement, pour le moins étrange du père et du fils. Abraham, non content de se montrer prêt à sacrifier Ismaël, l'abandonne, avec sa mère dans un désert aride et sans eau. Ca c'est un bon père ! Et Ismaël ne lui tient en aucun cas rigueur; et voici que, quelque temps après, le père et le fils, bras dessus, bras dessous, s'en vont, munis de leur caisse à outils, construire la Kaaba, à deux pas de l'endroit où Ismaël, jeune adolescent, a failli mourir de soif. Je veux bien qu'Ismaël soit magnanime et Abraham amnésique, mais à mon humble avis, l'histoire ne tient pas la route.
Un autre point m’intrigue, c'est l'histoire de la pierre noire qui est située à l'angle de la Kaaba. Certains récits rapportent que c'est Adam lui même qui reçut l'ordre de l'apporter directement du paradis terrestre, d'autre nous disent qu'en fait c'est Adam en personne qui aurait reconstruit le monument; ce qui me semble hautement improbable, dans la mesure où, Adam, étant le premier homme, le monument ne pouvait exister avant lui. Des scientifiques sceptiques nous disent que cette pierre noire n'est qu'un météorite tombé du ciel. Peu importe ! Ce qui m'intrigue d’avantage c'est la symbolique de la pierre dans les trois religions. Jésus dit: "tu es pierre et c'est sur cette pierre que je bâtirai mon église ", les musulmans placent la pierre noire à un angle de la Kaaba, et les hébreux, en construisant le Temple, placent une pierre à l'angle du bâtiment en construction,Rosh Pina, "tête de l'angle" ou "au commencement, l'angle." Bizarre !
On ne peut s'empêcher de constater que nous étions "prem". À savoir que la construction du Temple, inspiré du Tabernacle, est antérieure à la pierre sur laquelle Jésus veut construire son Église, et à fortiori, sur la construction de la Kaaba, par Mahomet. Bien sûr, si on suit la logique de l'Islam, qui soutient que c'est Adam, puis Abraham, qui ont construit la Kaaba, c'est les Musulmans qui sont "prem"
Mais moi, en Bén Torah, je me refuse de l'admettre. Et vous ?