Digressions bibliques sur Gad et God

Publié le par Arié


Après mon article sur "Coco" qui est loin d'avoir recueilli l'unanimité, j'aimerais m'attacher au personnage de Gad dans la Torah.


Gad est, comme vous le savez, un des fils de Jacob et de Zilpa. A sa naissance, Zilpa esclave de Léa, met au monde un fils et, c'est Léa, la patronne, qui décide, comme il était de coutume, de nommer le fils de sa servante. Elle décide de lui donner le nom de Gad, car, nous explique la Bible , selon la traduction du rabbinat français, "le bonheur est venu".

Cette traduction est sujette à caution; en effet, la traduction littérale en hébreu de ce que le rabbinat considère comme l'arrivée d 'un bonheur pour Léa, est Bagad en hébreu, qui signifie "trahit".

 

Onquélos traduit plus prosaïquement le choix de Léa de nommer le fils de sa servante, Gad en écrivant: "est venu Gad".


Rashi, quant à lui, est dans l'embarras, car il dit ne pas comprendre pourquoi dans la Torah il n'est pas écrit en deux mots Ba Gad, soit "Gad est venu", mais en un seul mot "Bagad" dont le sens littéral est "il a trahi". Rashi alors avance une explication: Léa aurait dit à Jacob : « tu m'as trahie en épousant ma servante... » Donc il s'agirait effectivement d'une trahison, qui n'en est pas vraiment une, dans la mesure où c'est Léa, se considérant stérile, qui décide de donner sciemment sa servante à Jacob.


A cette incompréhension de Rashi, le Rav Munk Zal, nous rapporte un passage du Zohar qui nous dit: Gad était fait pour être le plus parfait des 12 fils de Jacob mais il quitta la bonne voie et s'engagea dans une fausse direction. Ainsi, les descendants de Gad choisirent de s'installer en Transjordanie, s'éloignant ainsi de la source de sainteté que représente la Terre d'Israël. Ils choisirent délibérément la Diaspora. Le bonheur ou la chance ou la fortune étaient incomplets, du fait de cette ""trahison".


A ce stade, Gad renvoie sur la "bonne fortune" ou, comme nous dit Ben Ezra, le Mazal, dans le sens de Mazalot, soit "astres", astrologiquement parlant. Il renvoie aussi sur sa traduction littérale en hébreu - la plus évidente, en l'absence de commentaires - qui est "il a trahi".


Gad et God.

Le mot "God" en anglais a la valeur numérique de 26, non pas d'après l'alphabet hébraïque bien sûr, mais d'après l'alphabet courant. (G=7) + (O=15) +(D=4) = 26. Le chiffre 26 renvoie sur le "Nom imprononçable". Qu'est-ce à dire ? Beaucoup de thèses ont été avancées pour expliquer cette identité numérique du même nom dans deux deux alphabets différents. Le développement serait trop ardu. Disons pour simplifier que les lettres Guimel et Daled renvoient sur "donne à ceux qui n'ont pas" Gomél Dalim pour les hébraïsants. De là à ce que Gad se prenne pour God, il y a de la marge.


Pour terminer sur une note amusante, rappelons que Gdi en hébreu est un agneau ou un chevreau; d'ailleurs à ce que j'ai lu, Monsieur Elmaleh serait du signe du Bélier. Coïncidence troublante.


 


Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
F
Salut,Toi qui connais les subtilités de la langue pourrais-tu me faire une petite explication sur la signification du prénom Daniel (Dan- juge ou Din-justice, El - D.ieu) et son influence sur la personnalité de celui-qui le porte.Peut-tu me l'écrire en réponse sur un commentaire en dessous ?
Répondre